Symphonie printanière

Une œuvre réalisée dans le cadre de l'exposition collective Ode au printemps.

Un parcours d'art public dans la Ville de Vaudreuil-Dorion. Une exposition collective regroupant des auteurs et des artistes en arts visuels de la région. En tandem avec Julie de Belle, j’ai eu la chance de visualiser et d’interpréter Symphonie printanière.

Symphonie printanière
de Julie de Belle

La fonte des neiges annonce le premier mouvement. Le staccato de l’eau qui s’égoutte des toits invite la nature à se déployer.
Perce-neiges et crocus grelotent au ras du sol.
Le chœur des rainettes entame son chant d’amour.
Quelques petits museaux apparaissent à l’entrée des tanières pour applaudir le concert.
Les érablières fument en fa majeur.
Les mésanges et les grives jouent du pipeau et de la flûte pour chasser la froidure à coups d’aile.
Le pic-bois bat la mesure.
À chacun sa partition.

Au deuxième mouvement, les oies blanches entonnent leur whouk whouk cacophonique.
Le soleil devenu matinal effleure les champs jaunis et somnolents.
Les insectes sortent de leurs cocons allègrement pour assister au bal des fleurs. Narcisses, jonquilles et tulipes dansent le menuet au son des hautbois et des violoncelles. Les pétales s’ouvrent dans un bruissement en mi bémol et en do, suivi de l’éclosion des violettes à nos fenêtres en attente du rondo des roses.
C’est l’ode à la joie.

Au troisième mouvement, les enfants se précipitent dans les flaques d’eau au son des cors et des bassons. Les chiens aboient, les écureuils sautillent et les vélos grincent en fausse note.
Le clairon des voisins s’accorde avec la famille des klaxons.
Les jardiniers tracent des portées à même le sol humide, où s’inscriront les semis comme une notation musicale. Les abeilles dansent la bagatelle dans les vignes encore assoupies pour y déposer leurs baisers, alors que les poètes fredonnent déjà l’oratorio des futures vendanges.

Soudain, au quatrième mouvement, le ciel s’ouvre et explose avec tambours et trompettes.
Les timbales éclatent.
Les feuillages frémissent.
La pluie tambourine sur les rues ruisselantes de lumières.
Les violons s’affolent jusqu’à ce que grondent les percussions d’est en ouest. Le suroît chasse les nuages en emportant le concerto des outardes.

Au dernier mouvement, le vent tiède retient son souffle avant de s’engouffrer dans les forêts et les montagnes, par monts et vallées, pour raviver les couleurs et balayer les restes de frimas. Les peupliers s’ébrouent et les lilas parfument l’azure.

La terre s’abreuvera à la brunante.
Le ciel étoilé scintillera tout en musique jusqu’à l’aube.

Écoutez le poème de Julie de Belle

Processus de création

INSPIRATION DE DÉPART

Un stencil sous un éclairage de type lumière noire «blacklight» me donna l'inspiration de la couleur et des panneaux fluorescents à partir desquels s'envolent les formes.

MAQUETTES PRÉPARATOIRES

L'ICONOGRAPHIE DU POÈME

VECTORISATION

COLORISATION

Date de production 2021

Techniques d'expression Dessin, art public

Medium Feutres, Numérisation, impression et découpe au laser

Dimensions 40' x 20'

Collection Ville de Vaudreuil-Dorion

Catégorie Art public

Culture / Référence culturelle Canadienne; Québécoise

Sujet Inspiré d'un poème de l'auteure Julie DeBelle

Artiste Corriveau, Philippe

Lieu de production Vaudreuil-Dorion, Québec, Canada

Merci à Julie de Belle de m'avoir partagé son ode avec confiance et générosité.

Le projet collectif a été rendu possible grâce à la vision des Services des loisirs et de la culture de Vaudreuil-Dorion. Merci Mélissa Gagné, Julio Tozzi, Karine Marin, Nane Couzier et Chloé Marcil.